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Minéraux, cristaux et cristalliers dans le massif du Mont-Blanc (Chamonix).

Le massif du Mont-Blanc présente plus de 300 kilomètres de rimayes, surmontées de parois de 500 à 1200 mètres de dénivelés, plus de 500 km2 de roches nues s’offrent aux cristalliers, après plus de deux siècles d’alpinisme les 3000 voies d’escalade du massif n’ont défloré qu’environ 10% de la surface des parois, dans ces conditions combien de milliers de fours reste t’il à découvrir dans le massif du Mont-Blanc ?

A fleur de roc, il est parfois possible de trouver des fours, les minéraux ne seront renouvelés que très lentement, hors de l’échelle humaine du temps. On peut observer les cristaux dans les zones où la roche est la plus fissurée et délitée, dans les amas de blocs et d’éboulis ou bien dans les moraines glaciaires. Il arrive fréquemment que des blocs de granite basculent et révèlent une face cachée tapissée de cristaux. On ne peut extraire à coup de piolet, car ils éclateraient comme du verre. Ces blocs font parties de tout un gisement qui s’est effondré quelque part en amont, en cherchant aux alentours sous les pierres et avec un peu de patience, on peut récupérer des cristaux intéressants qui ont été détachés de la roche de manière naturelle.

Gwindel, quartz fumé vrillé, Aiguille de Talèfre, Mont-Blanc, Haute-Savoie.
Gwindel, quartz fumé vrillé, Aiguille de Talèfre, Mont-Blanc, Haute-Savoie.

Le massif du Mont-Blanc est une montagne jeune où l’érosion, qui se manifeste principalement par des éboulements, est extrêmement active.

Cristaux et éboulements vont de pairs et cela s’explique géologiquement : plus une montagne est fortement minéralisée, plus les roches environnantes sont, elles, déminéralisées, fragiles et sensibles à l’érosion. Il arrive alors que cet écrin fragile cède, sous l’effet du gel et du dégel.

Les éboulements de la face de Nord des drus, face Sud des droites, face Ouest des Pélerins et bien d’autres s’inscrivent dans ce scénario. Si la plus belle fluorine rouge du monde n’avait pas été trouvée par Georges Bettembourg en 1973 dans la face ouest de l’aiguille des Pèlerins, celle-ci ne serait aujourd’hui qu’un petit tas de sable de plus sur le glacier du même nom : en 1989, un tiers de cette paroi s’effondrait, réduisant en poussière les fours qui renfermaient les plus belles associations minéralogiquement connues. Pourtant chaque éboulement peut entraîner de nouvelles découvertes…

Quartz Gwindel, Aiguille Verte, Chamonix Mont-Blanc, Haute-Savoie.
Quartz Gwindel, Aiguille Verte, Chamonix Mont-Blanc, Haute-Savoie.

Les minéraux du massif du Mont-Blanc

De nos jours encore, d’intrépides cristalliers parcourent le massif du Mont-Blanc à la recherche de spécimens. La pratique de l’Alpinisme est de rigueur. Cette collecte permet de sauver de très nombreux spécimens, qui seraient sinon détruits par l’érosion, notamment le gel et les éboulements.

Le massif produit de fantastiques cristaux de quartz fumé et incolore, parfois avec une cristallisation particulière appelée “gwindel”, et d’inouïs cristaux de fluorite rose, les meilleurs connus. De très nombreuses autres espèces ont été découvertes. Diverses publications existent à ce sujet, dont un remarquable hors série de la revue “Le Règne Minéral“.

Article publié avec l’aimable autorisation des auteurs, J-F. Charlet et F. Delporte.

Fluorite (fluorine) rose du massif du Mont-Blanc à Chamonix.
Fluorite (fluorine) rose du massif du Mont-Blanc à Chamonix.

 

Quartz fumé du massif du Mont-Blanc à Chamonix Chamonix.
Quartz fumé du massif du Mont-Blanc à Chamonix Chamonix.

 

Fluorite (fluorine) rose du massif du Mont-Blanc à Chamonix.
Fluorite (fluorine) rose du massif du Mont-Blanc à Chamonix.

 

Quartz fumé du massif du Mont-Blanc à Chamonix.
Quartz fumé du massif du Mont-Blanc à Chamonix.

 

Quartz fumé dit "peigne" ou "gwindel" du massif du Mont-Blanc à Chamonix.
Quartz fumé dit “peigne” ou “gwindel” du massif du Mont-Blanc à Chamonix.